En partenariat avec Julie Favier, documentaliste au collège Guy Cadou, et la librairie jeunesse Plumes & Fabulettes à Ancenis, nous avons organisé une rencontre avec Eric Sanvoisin, auteur du roman jeunesse « Le parloir »
A travers l’étude de son roman « Le parloir », les élèves ont travaillé un point du programme de français consacré à la philosophie des Lumières et à la lutte contre les injustices avec madame Alaïmo et monsieur Liaigre.
« Le parloir » traite d’un sujet peu connu, le monde carcéral et le procédé narratif donne à ce roman le caractère d’un polar.
Yan, 18 ans, vient d’être incarcéré, accusé d’avoir assassiné le père de sa petite amie Déborah en le poignardant. Depuis qu’il est en prison, Yan garde le silence. Son quotidien est ponctué par les visites qu’il reçoit au parloir, mais surtout il attend…
Préparation de la rencontre :
En plus du « Parloir », les élèves ont lu un roman ou un témoignage traitant de la justice ou du milieu carcéral.
Puis la classe de 1 Indus a rencontré trois bénévoles du Collectif Prison 44, ceci afin de casser les préjugés, d’expliquer les conditions carcérales, de témoigner de leurs expériences. Grâce au jeu du sac du détenu, les élèves ont pu échanger sur la vie en détention.
Daniel Prodhomme (Courrier de Bovet), Michel Lasne (Association Nationale des Visiteurs de Prison) et Amélie Fernandez (Prison Justice 44).
19 mai : La rencontre avec Eric Sanvoisin
Eric Sanvoisin s’est présenté devant les classes de 1 Indus et 1 Com2.
Voici quelques questions posées par les élèves et les réponses de l’auteur
Est-ce une histoire vraie ? « Non, le décor est réel, la vie en prison aussi, mais les personnages sont inventés. Bibliothécaire, j’interviens en maison d’arrêt depuis 10 ans, une fois par mois, je tiens une permanence de 2 heures, c’est ce qui m’a donné l’idée de ce roman, je voulais aussi que le décor soit très réaliste »
En combien de temps avez-vous écrit ce roman ? « J’écris entre 5 et 7h du matin, il m’a fallu 4 mois pour rédiger ce livre et 2 mois pour me documenter sur la prison. Je voulais des détails de la vie courante, la forme des parloirs, du mitard »
Depuis combien de temps écrivez-vous ? Avez-vous des livres préférés ? « J’ai commencé à écrire à l’âge de 10 ans, pour moi et parce que j’étais timide. L’écriture m’a amené à aimer la lecture. J’écris pour être lu et pour avoir un échange avec les lecteurs. Je suis édité depuis 25 ans, donc j’ai écrit plus de 60 livres principalement pour la jeunesse. Maintenant j’ai deux livres que j’affectionne, « Le buveur d’encre » car c’est le plus original, depuis 1996, j’en ai vendu plus de 320000 exemplaires et « le parloir »qui atteint les 10000 exemplaires aujourd’hui. En littérature jeunesse, pour un éditeur, le nom d’un auteur ne fait pas acheter, donc l’éditeur ne se fie qu’au texte. Pour qu’une publication existe, il faut qu’un texte rencontre un éditeur. Il m’a fallu 2 ans et demi pour faire éditer « Le parloir ». Mon écriture à évolué, elle est plus simple, ce que je cherche, c’est qu’un livre soit accessible à tous ».
Que pensez-vous du système judiciaire ? En intervenant en maison d’arrêt, je vois la réalité. L’enfermement est une punition, on doit aussi traiter les détenus humainement. Je vois de plus en plus de jeunes en prison, à cause de l’alcool au volant ou parce qu’ils récidivent ».
Quels sont vos prochains livres ? « Deux livres vont paraître en septembre, un sera sur le jeu du foulard, c’est une commande de ma femme sur ce thème. C’est difficile de parler de la mort des enfants, c’est un sujet qui fait peur, mais ce jeu existe et il tue des enfants chaque année »
Quels sont vos auteurs favoris ? « Les auteurs qui m’ont marqué et que je relis toujours sont Tolkien et Boris Vian ».