En partenariat avec le festival Mauves en Noir, nous avons eu le plaisir d’accueillir Benoît Séverac, romancier et nouvelliste, auteur de romans noirs et policiers pour la jeunesse et pour adultes.
Deux classes ont participé à ce projet, la classe de 2 Indus et celle de T Cap Indus de monsieur Liaigre
Préparation de la rencontre :
La première activité consistait à découvrir et à étudier en classe la nouvelle « Coup double » écrite dans le recueil « Hammett détective », pour rendre hommage à samuel Dashiell Hammet inventeur du roman noir américain qui fut détective à l’agence Pinkerton, pendant la Première Guerre Mondiale.
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La seconde activité consistait en une lecture d’un roman du genre policier, ou de Benoît Séverac
Le jour de la rencontre, 22 avril au CDI Maillard
Voici quelques réflexions ressorties de cet échange.
Sur l’inspiration :
« Ne croyez pas en l’inspiration, croyez au boulot, il faut bosser, ça ne vient pas tout seul, pour n’importe quel boulot » »
« Je ne crois pas en l’inspiration, c’est un rôle passif de l’écrivain, ce n’est pas comme ça que cela fonctionne. Ecrire est un travail d’imagination, laborieux qui est alimenté tous les jours par ce que l’on capte. Après on travaille les images que l’on a dans la tête ».
Sur le métier d’écrivain :
« Cela prend du temps de réaliser que tu es auteur, de l’assumer » » On admire ce métier, mais on n’y croit pas »
« J’ai commencé à écrire vers l’âge de 10 ans, des carnets intimes, des poèmes, des nouvelles, des chansons, des carnets de voyage, mais je ne me prenais pas au sérieux. Vers 35 ans, il y a eu un déclic, j’ai participé à un concours de nouvelles et je l’ai gagné. Puis j’ai fait plusieurs concours et j’ai écrit un roman six ans plus tard. Il y a neuf ans que je suis édité, j’ai écrit neuf romans »
« J’assume ce métier depuis quatre ou cinq ans, depuis que j’ai été reconnu par l’administration, avec la création d’un numéro de Siret. c’est une reconnaissance de la société »
« J’ai un autre métier à coté car je ne peux pas vivre seulement des droits d’auteur. Je suis professeur d’anglais à l’école vétérinaire de Toulouse »
Sur le roman « Little sister » :
« j’ai mis trois ans à écrire cette histoire. Pendant les attentats de Toulouse en 2012, un journaliste m’a demandé d’écrire sur cet événement, je n’ai pas voulu, mais après réflexion, j’ai préféré choisir l’angle d’une petite soeur dont le frère serait ennemi public numéro 1. Cette idée a germé et je l’ai malaxé pendant trois ans puis j’ai écrit le roman en six mois. je ne voulais pas parler des djihadistes, ni des victimes, mais je voulais parler des victimes collatérales (la famille) ».
Sur le roman « Silence » :
« Je voulais parler de la drogue mais pas de manière frontale, je voulais aborder cette questions des dealers (que je déteste), de manière indirecte et je voulais faire passer un message : faites ce que vous voulez, mais vous serez seul face aux conséquences »
« Je m’aperçoit que quand je veux parler d’un sujet, je le fait de manière détournée »
« »Silence » est mon premier roman jeunesse, il a bien marché, il s’est vendu à 11000 exemplaires, sachant qu’un succès commercial correspond à peu près à 3 ou 4000 exemplaires, j’ai eu envie de poursuivre… »
Sur « L’homme qui dessine » :
« J’ai écrit « L’homme qui dessine » en 2010/2011, à un moment où on réhabilitait l’homme de Néandertal, c’est un miroir de la société actuelle. Pour le moment il s’est vendu à 9000 exemplaires. »
« Le succès d’un roman vient des libraires, des bibliothécaires, des enseignants, des blogueurs prescripteurs«
Sur la littérature jeunesse et la littérature adulte :
« Ecrire pour les adultes ou la jeunesse, c’est la même chose, la différence vient du propos. Il faut que cela soit accessible dans le niveau de langage et dans la psychologie. Il faut se mettre dans la peau d’un adolescent et je me rappelle bien mon adolescence »
« Je viens de sortir un roman pour adulte « Le chien arabe » car je ne veux pas être cantonné à un public particulier ».
Nous remercions Benoît Séverac pour sa venue
Les classes de 2Indus et T Cap Indus